A la sortie du canal de Panama, nous nous arrêtons au Yacht club de Balboa . Yacht-club est à vrai dire un bien grand mot . Point de Yacht ni de yachtmen en pantalons blancs et blazers . Seulement quelques bateaux de pêche au gros ou de promenade et surtout des bateaux de servitude qui vont et viennent jour et nuit pour aborder un ponton à 150 m environ de la rive car nous avons renoué avec la marée: ici le marnage est d’environ 5 m . Nous ne comprenons pas très bien ce que font tous ces bateaux avec leur manège incessant . Nous débarquons avec l’aide d’une petite navette gratuite dont le moteur fait un bruit d’enfer mais dont le pilote manœuvre avec beaucoup d’habileté, merci pour le gel coat de notre Eimata Vàa . Arrivés au ponton nous sommes bloqués par une noria de charriots sur lesquels s’entassent des sacs et des caisses en tout genre. Dans une bonne humeur générale des équipes de dockers, chargent toutes cette marchandise sur les bateaux amarrés à quai moteurs en route. Au bout du ponton l’accès est gardé par quelques militaires assez nonchalants, sans doute pour la sécurité , mais jamais nous ne nous sentirons menacés, lors de notre séjour au panama. Sur la berge de vieux camions déchargent leur contenu selon une organisation qui nous échappe mais qui semble bien rodée. Après quelque jours, pendant lesquels nous visitons la ville de panama, nous comprenons que cet embarcadère sert à approvisionner les cargos qui entrent et sortent du canal. Sans s’arrêter il chargent depuis balboa la nourriture et le matériel qu’ils ont commandés. Sous des apparences pour le moins artisanales le système est parfaitement huilé . Nous voyons également des équipages qui débarquent l’air heureux pour rejoindre leur famille . D’autres arrivent l’air à peine moins heureux pour rejoindre leur bateau. Nous prenons conscience de la vie de ces professionnels de la mer. Nous nous sentons comme des touristes. Des touristes heureux mais des touristes quand même.