Et nous voilà repartis, cap sur Moorea .
Une heure de route pour atteindre Vaiare . La passe est magnifique . Ça nous change des longues étapes, nous aimons nous prélasser dans le lagon.
Nous débarquons sur la plage de Temae, heureux de retrouver l’eau claire et le sable chaud . Au mouillage le bateau se met un peu en travers contrarié par l’opposition du vent et du courant. Ce dernier est assez fort car la houle passe au dessus du récif et remplit le lagon qui doit bien se vider . Après avoir regardé la météo qui annonce 30 noeuds de sud est nous décidons de ne pas rester là car le mouillage va devenir inconfortable voire intenable .
petit port de plaisance de Vaiare
Nous nous dirigeons vers la passe Avaroa qui mène à la baie de Cook, et allons mouiller à gauche de l’entrée devant Maharepa sur 4 m de fond de sable de bonne tenue . Le vent commence à forcir et la mer à blanchir mais nous sommes bien protégés à 300 mètres du rivage . Sauf que par effet de venturi le vent dévale de la montagne et l’anémomètre enregistre rapidement des rafales à 40 noeuds. Des rafales qui durent un peu trop à mon goût. J’ai doublé la patte d’oie, et affourché le mouillage secondaire. Le vent fait un bruit d’enfer dans le gréement, nous pensons à ceux qui nous ont raconté avoir vécu un cyclone . Nous sommes loin d’en être là, mais c’est quand même flippant ce boucan, le soleil ce couche à l’horizon, le récif à un demi mille derrière nous . Va dormir avec ça . Ce vent fort dure 36 heures . Tout a bien tenu .
Tout le monde n’a pas eu notre chance . Un bateau que nous connaissons depuis Panama, avec à bord un jeune couple d’américains et deux enfants était au même moment à Bora bora . Le règlement local oblige les plaisanciers à prendre un corps mort, ce qui est très bien, pour éviter d’abîmer les coraux avec l’ancre . Après un dîner à terre ils ont eu la triste surprise de constater que leur bateau avait dérivé sur le ponton d’un hôtel et s’était bien abîmé sur des hauts fonds .
Lorsque nous avons eu 35 noeuds dans la mer des Caraïbes nous étions au portant . Nous marchions à 10 noeuds sous voiles réduites et ne ressentions plus que 25 noeuds . Nous avions de l’eau à courir, et guère de risque de perdre le bateau. Pendant ces quatre jours nous avons dormi l’esprit tranquille . Depuis notre départ c’est bien devant Maharepa que nous nous sommes le plus sentis vulnérables .
Mais qui donc disait : en mer, le danger c’est la terre.