27 Novembre 2019, après un court passage à Tahiti aéroport de Fàa nous voici de nouveau à Raiatea . Heureux de retrouver notre bateau.
La chaleur nous surprend, c’est l’été austral ici, il fait plus chaud et plus humide qu’au mois de juillet . Nous allons mettre quelques jours à nous adapter et nous remettre du décalage horaire. Le bateau a été parfaitement entretenu et surveillé par Nathalie dont c’est le métier . Nous avons pu faire quelques travaux: réfection des joints coque pont, changement de la drisse de grand voile ( elle a pas mal travaillé dans les longs bord au portant). Il nous reste à régler un problème de charge de batterie. Après vérification des courroies d’alternateurs, des alternateurs, eux mêmes, des boosters sensés améliorer la charge, notre génie électricien l’ami de Nathalie, qui discute sur WhatsApp avec le SAV du chantier outremer ,découvre une cosse du tableau électrique desserrée. Avec ce mauvais contact on perdait en chaleur et peut être en arc électrique, l’énergie fournie . Après serrage tout fonctionne. J’aurais dû trouver ça tout seul.
Après un petit avitaillement, surtout les mangues du jardin de Nathalie qui sont délicieuses en cette période d’abondance, nous allons mouiller l’ancre dans le lagon par 2 m de profondeur. L’eau est translucide, tout est calme, coucher de soleil sur Bora Bora à quelques milles. Nous retrouvons les charmes de la navigation en Polynésie .
L’été austral dans le pacifique sud est la période de probabilité de tempêtes tropicales qui naissent aux environs des îles Salomon et se déplacent vers l’est. Elles sont peu fréquentes dans les îles de la Société, mais encore plus rares aux Marquises. La prudence consiste donc pour nous à remonter vers le Nord Est en passant par les Tuamotu.
RAIATEA-Marina Apooiti
Nous quittons Raiatea le 7 Décembre la météo annonce des vents modérés avec rafales à 25 Noeuds dans les grains . Nous passons au nord de Huahine, direction Tikehau. Le début de la nuit se déroule effectivement par vents faibles, nous ne sommes pas pressés. A 5 heures du matin le vent forcit sous un grain avec des trombes d’eau . Après réduction des voiles nous poursuivons notre route en attendant que ça passe . Le problème c’est que le grain va durer environ 8 heures, personnellement j’appellerais plutôt ça un front . Nous progressons tout de même avec 2 ris dans la grand voile et 3 tours dans le Solent .
La deuxième nuit est plus calme et le 9 décembre à midi nous nous présentons à la passe de Tuheiava de l’atoll de Tikehau.
Nous empruntons le chenal qui mène au village et au mouillage de Tuherahera. Là nous sommes récompensés de nos efforts par la beauté du site . Nous sommes le seul bateau au mouillage, non loin d’un petit îlot qui nous offre une plage privée. Nous découvrons l’île à vélo.
Pendant notre déjeuner dans un petit snack situé sur le port, un bateau en provenance d’un motu, vient livrer des sacs de noix de Coco. La cargaison est chargée sur un pickup et emportée chez le boulanger (?) ou sera préparé le Coprah, lui même ensuite acheminé par goélette à Tahiti.
Avec le tourisme, c’est la principale ressource de l’île .
Depuis le village de Tuherahera un chenal balisé mène au motu AUA où s’est installé un hôtel de luxe . L’endroit est magnifique, nous dépassons un peu l’hôtel pour être tranquilles mais pas trop parce que l’endroit n’est pas cartographié. La couleur des fonds nous guide sur un petit bassin naturel où nous mouillons l’ancre. Tout est calme et limpide. Au loin on entend et on voit la mer briser sur le récif qui nous protège. L’alternance de bancs de sable et de motu plantés de cocotiers décline toutes les nuances de verts et de bleus que Florence immobilise sur ses aquarelles . Nous allons nous baigner au jardin d’Eden .
Le soir, nous allons dîner à l’hôtel. Nous rencontrons un couple avec deux enfants. Ils font un voyage de trois mois en avion . A la belle saison, il gèrent des gîtes ruraux dans les Cévennes . Nous échangeons avec plaisir sur nos différentes expériences et nos façons de vivre la part du rêve .
Le lendemain nous rejoignons le mouillage de la passe Tuheiava, c’est aussi un endroit magique. Un pêcheur vit sur le motu en face de la passe, et vend son poisson au village. Nous allons nous baigner et contempler le coucher de soleil sur un petit motu voisin et désert . Nous faisons la connaissance d’un autre couple avec de jeunes enfants sur un catamaran qu’ils ont acheté, pour une année sabbatique en Polynésie. Nous ferons ensemble la route pour l’étape suivante qui mène à Rangiroa : une nuit en mer pour arriver le matin, à la passe d’Avatoru.
TIKEHAU
Nous allons mouiller à l’abri de la passe Tiputa. De là nous découvrons à vélo l’atoll de Rangiroa .
En principe nous attendons le meilleur créneau météo pour rejoindre les Marquises. Environ 500 milles nautiques de Rangiroa à UA POU, route au nord est . L’idéal est d’attendre que le vent s’établisse pendant quelques jour au sud est . En pratique nous avons décidé de découvrir le lagon bleu à Rangiroa, à environ 25 milles de la passe Tiputa . Quelques heures de navigation dans le lagon, nous mouillons l’ancre derrière une petite avancée du récif, prudemment car la zone n’est pas cartographiée . C’est un peu agité, même à l’intérieur du lagon et le vent d’est lève un petit clapot . Nous débarquons avec l’annexe sur le platier, puis nous marchons dans 50 cm d’eau translucide et allons nous baigner dans ce lagon bleu . Par chance aujourd’hui aucun bateau d’excursion, nous sommes seuls à part un autre voilier dont l’équipage aura la délicatesse de ne pas débarquer en même temps que nous . Des poissons de toutes les couleur viennent manger sur les patates de corail . Nous nous émerveillons comme des enfants devant ce paradis terrestre. Nous passons la soirée et la nuit, tellement il est difficile de s’arracher à cet endroit . Le lendemain nous revenons à notre mouillage de Tiputa et après un petit avitaillement nous décidons de partir pour Ua Pou le 19/12 . Les vents annoncés sont plutôt faibles et contraires . Nous nous attendons à tirer des bords, mais dans notre candeur naïve nous avons la prétention d’être arrivés pour Noël .
Rangiroa - Avatoru
Quelques heures de navigation dans le lagon, nous mouillons l’ancre derrière une petite avancée du récif, prudemment car la zone n’est pas cartographiée . C’est un peu agité, même à l’intérieur du lagon et le vent d’est lève un petit clapot . Nous débarquons avec l’annexe sur le platier, puis nous marchons dans 50 cm d’eau translucide et allons nous baigner dans ce lagon bleu . Par chance aujourd’hui aucun bateau d’excursion, nous sommes seuls à part un autre voilier dont l’équipage aura la délicatesse de ne pas débarquer en même temps que nous . Des poissons de toutes les couleur viennent manger sur les patates de corail . Nous nous émerveillons comme des enfants devant ce paradis terrestre. Nous passons la soirée et la nuit, tellement il est difficile de s’arracher à cet endroit . Le lendemain nous revenons à notre mouillage de Tiputa et après un petit avitaillement nous décidons de partir pour Ua Pou le 19/12 . Les vents annoncés sont plutôt faibles et contraires . Nous nous attendons à tirer des bords, mais dans notre candeur naïve nous avons la prétention d’être arrivés pour Noël .
RANGIROA _ LE LAGON BLEU
Nous quittons Rangiroa par la passe d’Avatoru, contre le courant, plus faible que dans la passe Tiputa . La mer est belle et nous partons tout guillerets sur un bon bord avec tout dessus presque dans la route . Assez rapidement nous allons rencontrer la succession de grains ou le vent change de secteur et de force en quelques minutes nous obligeant à des manœuvres incessantes, pour n’être jamais surtoilés. Nous gagnons péniblement 70 milles nautiques par jour dans la route. A ce rythme là il est clair que nous passerons Noël en mer. Nous gérons notre sommeil et notre énergie et les festivités du réveillon sont revues à la baisse. Les jours suivants le vent est plus régulier mais systématiquement dans le nez. Nous sommes toujours au près ce qui n’est pas l’allure préférée du catamaran. Notre trace sur la carte dessine d’interminables zig zags . Comme disent les sages: » au près deux fois la route trois fois le temps ». Il y a tout de même une sorte de fierté à faire face à la mer et au vent, à voir venir les grains et les gérer au mieux . On dit aussi: » au près tribord amure roi des mers » . C’est une règle de priorité dont nous n’avons pas fait usage, car nous n’avons croisé qu’un cargo qui faisait route vers Sumatra . Roi des mers c’est beaucoup dire, les conditions sont restées clémentes, mais nous sommes tout de même fiers de cette route, du comportement du bateau et de son équipage . Nous arrivons à UA POU le 26 au matin . Joyeux Noël .
Rangiroa - Passe d'Avatoru-départ pour les Marquises
Assez rapidement nous allons rencontrer la succession de grains ou le vent change de secteur et de force en quelques minutes nous obligeant à des manœuvres incessantes, pour n’être jamais sur-toilés.
Nous gagnons péniblement 70 milles nautiques par jour dans la route. A ce rythme là il est clair que nous passerons Noël en mer. Nous gérons notre sommeil et notre énergie et les festivités du réveillon sont revues à la baisse.
Les jours suivants le vent est plus régulier mais systématiquement dans le nez. Nous sommes toujours au près ce qui n’est pas l’allure préférée du catamaran. Notre trace sur la carte dessine d’interminables zig zags . Comme disent les sages: » au près deux fois la route trois fois le temps ». Il y a tout de même une sorte de fierté à faire face à la mer et au vent, à voir venir les grains et les gérer au mieux .
On dit aussi: » au près tribord amure roi des mers » .
C’est une règle de priorité dont nous n’avons pas fait usage, car nous n’avons croisé qu’un cargo qui faisait route vers Sumatra . Roi des mers c’est beaucoup dire, les conditions sont restées clémentes, mais nous sommes tout de même fiers de cette route, du comportement du bateau et de son équipage .
Nous arrivons aux Marquises à UA POU le 26 au matin .
Joyeux Noël .
Ua Pou- Marquises